Pas de caméra, pas de téléphone et des casiers à l’entrée : c’est sous bonne surveillance que Microsoft a permis à la presse d’essayer HoloLens, la semaine dernière en marge de Build, sa conférence annuelle dédiée aux développeurs. Le rendez-vous est donné dans un hôtel de San Francisco pour un test d’une dizaine de minutes, nous mettant dans la peau d’un architecte concevant un nouveau bâtiment.
Le casque que nous essayons est bien celui que la société montre lors de ses présentations. Cela n’avait pas été le cas en janvier où les journalistes présents avaient dû se contenter d’un prototype, encore branché à un PC. Premier constat: HoloLens est léger, beaucoup plus que l’Oculus Rift et le projet Morpheus de Sony. Surtout, le poids repose davantage sur le haut du crane, ce qui rend l’expérience plus confortable. Le casque s’ajuste de deux manières. D’abord, une molette à l’arrière pour le serrer autour de la tête. Puis, la visière, de haut en bas et d’avant en arrière.
Un champ de vision limité
Une fois HoloLens enfilé, un rectangle bleu apparaît devant nous : c’est la fenêtre dans laquelle s’afficheront les hologrammes. Et c’est la première chose qui frappe. Et qui déçoit ! Le champ de vision est extrêmement limité. Un peu comme si nous regardions une télévision depuis notre canapé du salon. Il est bien possible de l’agrandir un peu en rapprochant la visière de son visage, au détriment du confort d’utilisation. Mais on reste loin des promesses. Soyons clairs : les présentations effectuées par Microsoft sont trompeuses. La société vend un monde où les hologrammes sont partout. En réalité, ils sont limités à ce petit rectangle. Tournez un peu la tête et ils se coupent, puis disparaissent. De quoi ruiner l’immersion.
Sur scène, lors de la keynote du mercredi, un démonstrateur de Microsoft avait agrandi un lecteur vidéo en très grand format, laissant sous-entendre qu’HoloLens pourrait remplacer un vidéo-projecteur. En l’état actuel, cela est impossible. A moins de se contenter de regarder une toute petite partie de l’image.
Au milieu de la fenêtre, un cercle blanc fait office de curseur. Il se déplace grâce aux mouvements de la tête. Pour cliquer, il faut faire un « air tap » : lever son index devant soi, le baisser puis le relever. La reconnaissance fonctionne bien. Mais il est important de noter que le casque ne suit les mouvements du doigt. Pour déplacer un hologramme, il faut donc bouger sa tête. La démonstration permettait aussi de faire « sortir » le curseur d’un PC : l’hologramme pouvait ainsi être modifié en utilisant une souris. Il est également possible de contrôler l’appareil avec la voix, une fonctionnalité que nous n’avons pas pu tester (hormis pour laisser une note interactive sur un mur).
Au-delà du champ de vision limité, le potentiel semble bien là. Les hologrammes se superposent très bien au monde réel. Ils ne passent pas à travers les objets et sont assez opaques pour ne pas laisser apparaître ce qui se trouve derrière eux. La qualité de l’image est plutôt bonne, même si la démonstration présentée restait assez simple en termes de textures et de couleurs.
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